LES PRATIQUES D'ÉLEVAGE
La vie du taureau : du campo …
Si les pratiques peuvent varier avec les éleveurs, toutes les ganaderias possèdent une base de travail et des installations similaires, nécessaires à la manipulation du bétail : couloirs, enclos (corrales), arènes de tienta (sélection)…
La plupart des animaux évoluent en liberté dans des milieux non cultivés, naturels. D’un point de vue technique, les troupeaux sont répartis en séparant les mâles des femelles qui ne sont mis en présence des étalons reproducteurs sélectionnés qu’à la saison de la reproduction.
1.
Les jeunes bêtes réparties selon les techniques propre aux ganaderos
Les jeunes sont séparés de leur mère au sevrage et répartis suivant les conduites techniques propres aux ganaderos (éleveurs). C’est au printemps que celui-ci va devoir prendre une série de décisions qui engagent l’avenir de son élevage. C’est en effet du choix des géniteurs, de leur généalogie, de l’appréciation de leurs qualités, en un mot de la sélection, que va dépendre la réputation future de l’élevage, liée à la qualité des taureaux qui se mesure d’abord à leur agressivité constante.
2.
Les femelles sont testées sur leur comportement
Les femelles sont testées à l’âge de deux à trois ans, lors de ces tests (tientas) elles sont réparties en deux groupes en fonction de leur comportement. Les reproductrices forment la base de la conservation du cheptel de l’éleveur avec les qualités qu’il recherche ; L’autre partie pourra rejoindre les troupeaux de vaches landaises (courses landaises).
3.
Les mâles sont sélectionnés tout autant sur leurs caractéristiques physiques que leur comportement
En ce qui concerne les mâles, les étalons reproducteurs sont sélectionnés également lors d’une tienta d’après leur potentiel génétique (origine de leur famille), leurs caractéristiques physiques et leur comportement. Cette sélection contribue de façon fondamentale au type de produits recherchés par l’éleveur.
4.
Et enfin laisser faire la nature...
Une fois ces décisions prises, l’éleveur respecte le rythme naturel de reproduction : les saillies ont généralement lieu en juin en monte naturelle pour que les vêlages s’effectuent en mars de l’année suivante.
LA SÉLECTION POUR LES ARÈNES
Les mâles, destinés à combattre dans les arènes
Les mâles, destinés à combattre dans les arènes, sont le plus souvent regroupés par tranches d’âges. Ils bénéficient ainsi de soins adaptés, notamment une alimentation destinée à « préparer » au mieux un taureau pour favoriser une belle présentation. Un taureau mâle destiné à l’arène est laissé en compagnie de ses congénères jusqu’à l’âge de 3 ans (novillo) ou 4 ans (toro) sur de grands pâturages. Regroupés par lots afin de s’habituer à la cohabitation, ils apprennent à vivre dans un groupe où la hiérarchie devra s’installer sous peine de combats « fraternels » souvent mortels.
Une Charte des Bonnes Pratiques d’Elevage
particulièrement suivie des éleveurs
En France, la majorité des ganaderos ont signé la « Charte des Bonnes Pratiques d’Elevage ». Lancée en 1999 par la Confédération Nationale de l’Elevage, elle a été créée pour répondre aux attentes des filières et de la société, comme pour s’adapter aux transformations du métier d’éleveur. Cette Charte est une démarche en constante évolution : la première version, née en 1999 en réponse à la crise de la vache folle, était avant tout centrée sur la traçabilité des aliments et des animaux.
La Charte impose le respect de critères précis qui lui permettent bien souvent d’anticiper la réglementation. Des audits permettent de s’assurer du bon fonctionnement du dispositif à tous ses échelons.
La spécificité de l'élevage des taureaux de combat
En ce qui concerne la présente Charte spécifique aux taureaux de combat s’ajoute un engagement supplémentaire et tout aussi fondamental : préserver à chaque moment de son existence l’identité sauvage du taureau, qui est en même temps une condition de son bien-être, le garant de l’éthique et celui de l’authenticité du spectacle de l’arène.